L’admiration que porte Bernard Prazan à Gérard Schneider remonte à leur rencontre, juste à l’après-guerre. Le galeriste, aujourd’hui rejoint par son fils Franck, a réuni quinze toiles et une dizaine d’œuvres sur papier, autour de la période que l’historien d’art Michel Ragon définit comme « les années glorieuses ».
De 1951 à 1961, Schneider se laisse aller au lyrisme le plus absolu. Il s’oppose à la fois à l’abstraction géométrique et au naturalisme. Contrairement à d’autres membres de l’École de Paris comme Bazaine ou Manessier, il ne s’inspire pas d’éléments extérieurs pour aboutir à l’abstraction, mais se lance sur la toile vierge avec rapidité et spontanéité. Il s’y plonge littéralement. Quand il saisit son pinceau, immédiatement la couleur prend forme. Sa pâte est riche et se décline dans des blancs éclatants, des jaunes vifs, des rouges couleur lave, des verts et des noirs profonds. Cette facture n’est pas sans accointances avec les artistes américains de l’Action Painting. Justement Franz Kline, l’un de ses principaux représentants, admirait l’œuvre du Français exposée dès 1949 aux États-Unis.
Autre particularité, Schneider titrait la majorité de ses tableaux Opus. Il conseillait de voir sa peinture comme on écoute de la musique et, de « sentir l’intériorité émotionnelle de l’œuvre sans lui chercher une identification avec une représentation figurative quelconque ». Une démarche qui rappelle un certain… Kandinsky.
Gérard Schneider, à la Fiac du 26 au 30 octobre, puis jusqu’au 16 décembre à la galerie Applicat-Prazan, 16, rue de Seine, Paris VIe, tél. 01 43 25 39 24.
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La gloire de Schneider
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : La gloire de Schneider