Coïncidence, il naît l’année où la station balnéaire est créée. Entre Blanche (1861-1942) et Deauville les liens sont étroits. Ses amis de Paris forment son cercle de Normandie.
Comme dans la capitale, ceux qui comptent alors en art, littérature et musique se retrouvent autour de lui sur la Côte fleurie et sont à la source de ce qui assure sa célébrité, le portrait. Degas, Mallarmé, Cocteau, Anna de Noailles, Stravinsky, Poulenc, Moore, tous posent pour lui. Maurice Denis note que « cette galerie est le panthéon d’une époque ». Provenant du fonds Blanche du Musée des beaux-arts de Rouen, certains avec leurs cadres dorés d’origine conçus par l’artiste, les tableaux réunis pour cette première exposition organisée à Deauville dans le cadre du Festival Normandie impressionniste démontrent une nouvelle fois qu’avec un talent bien à lui, J.-É. Blanche rend vivants les caractères et les individualise. Le puissant portrait de Gide de 1912 en constitue le plus bel exemple. Mais ce sont les esquisses qui en révèlent toute la virtuosité, quand la liberté du pinceau fait de la rencontre avec le modèle un moment d’intimité. Un éventail réduit de couleurs, une touche vive, l’œil observe, la main se lâche, les études préparatoires portent plus de vérité que les œuvres abouties et, malgré la facilité apparente, retiennent le regard. En se faisant le chroniqueur de la vie mondaine, le peintre signe aussi, mais en creux, sa propre image d’homme cultivé et fortuné.
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La galerie normande de Jacques-Émile Blanche
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°692 du 1 juillet 2016, avec le titre suivant : La galerie normande de Jacques-Émile Blanche