Paris a tenu une place particulière dans l’itinéraire et l’œuvre de Richard Avedon, comme La recherche du temps perdu de Marcel Proust.
En août 1947, le photographe effectuait son premier voyage dans la capitale pour photographier la collection New Look de Christian Dior pour Harper’s Bazaar. L’année suivante, il revenait et photographiait Coco Chanel, Maxime de la Falaise avant que ne se succèdent d’autres séjours durant lesquels d’autres personnalités de la vie culturelle, artistique et culturelle française deviennent d’autres icônes photographiques : Jean Renoir, Samuel Beckett, Jean Genet, Françoise Sagan, François Truffaut, Jeanne Moreau, Catherine Deneuve… autant de portraits passés à la postérité où le génie du photographe américain frappe par l’éclat de sa justesse. Le tournage en 1956 de Funny Face de Stanley Donen basé sur sa vie de photographe, et sur lequel Avedon lui-même a travaillé en tant que consultant visuel, multiplie les photographies de mode en couleurs d’Audrey Hepburn dans divers lieux emblématiques de la capitale.
La rencontre à New York en novembre 1966 avec Jacques-Henri Lartigue, qu’Avedon sortit de l’anonymat, y compris en France, raconte une autre histoire : celle des relations entretenues par les deux hommes et le travail mené par Avedon sur Diary of Century à partir des albums de Lartigue. La collaboration de 1985 à 2004 avec la revue Égoïste de Nicole Wisniak inscrit un autre chapitre important, une évolution dans le travail du photographe. Portraits, séries et couvertures, de sœur Emmanuelle à Gérard Depardieu, ont marqué les esprits. Il y a de quoi dire, en effet, sur les relations d’Avedon avec la France, sur sa vision et ce qu’elle a généré. L’angle inédit abordé par Robert Rubin (historien de l’architecte, auteur déjà en ces murs de « Richard Prince ») et par Marianne Le Galliard (auteure d’une thèse sur le regard porté par Avedon sur Lartigue) le démontre avec moult inédits, mais dans une scénographie qui le dessert par les déséquilibres induits par l’importance donnée en première partie à Funny Face. L’histoire d’Avedon avec Lartigue comme celle du photographe avec Égoïste et leurs implications auraient mérité plus d’espaces, et plus d’explications.
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La France d’Avedon
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°696 du 1 décembre 2016, avec le titre suivant : La France d’Avedon