Parfum de bilan hâtif pour la fondation Maeght qui change de direction dès la rentrée. Pour clore ce chapitre, la collection historique qu’elle abrite s’énonce partiellement, égrenant quelques pièces maîtresses de la modernité triomphante.
Au-delà de l’hommage rendu aux lieux, à son histoire et à la collection, l’exposition estivale stimule son propos par l’incorporation d’une copieuse sélection d’œuvres gravées, symptômes jubilatoires d’une modernité soucieuse d’explorer et de combiner de nouveaux territoires. La reproductibilité de l’œuvre d’art est alors en marche. Retardée par le tirage limité et la signature maintenue des artistes. On connaît le soin obstiné que prit Aimé Maeght à nourrir son activité d’éditeur et le vif intérêt qu’il porta aux techniques diverses de l’estampe et de l’imprimerie d’art. Le résultat en est une exceptionnelle collection « de papier », rarement montrée, riche des intuitions et prospections techniques, théoriques et plastiques partagées par Miró, Chagall, Braque, Giacometti ou plus loin, Tàpies. Ateliers de la modernité, nous dit alors le titre de l’exposition. Ateliers comme espaces physiques associant sans hiérarchie le travail en train de se faire. Ateliers comme préambules immatériels avertissant du cheminement de l’œuvre – et le parcours de l’exposition témoigne de cette évaluation scientifique des estampes comme complément didactique des peintures et sculptures. Et enfin, ateliers comme laboratoire ou théâtre de la création, hypothèse encore retenue par l’exposition qui hisse la variété des pratiques, des supports en un même corpus, une même permanence moderniste, accordant à l’œuvre gravée une autonomie relative.
« Les ateliers de la Modernité, peintures, sculptures, chefs-d’œuvre gravés », SAINT-PAUL-DE-VENCE (06), fondation Maeght, tél. 04 93 32 81 63, 6 juillet-13 novembre.
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La fondation Maeght tourne la page
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°571 du 1 juillet 2005, avec le titre suivant : La fondation Maeght tourne la page