Hans Himmelheber, chercheur, collectionneur et marchand d’art, fut un passionné d’Afrique, où il se rendit à treize reprises entre 1933 et 1976.
C’est à cette figure iconoclaste de l’ethnologie allemande que cette passionnante exposition-dossier est consacrée. Au Musée Rietberg, on ne se contente pas d’exposer une riche collection d’œuvres d’art extra-européen, on creuse, on remet en question, on s’interroge. Ici, ce sont les archives de l’ethnologue, constituées de photographies, de notes manuscrites, d’écrits et d’objets, qui ont servi de point de départ à une recherche autour d’une question centrale : la production de l’art africain. En porte-à-faux avec les préjugés de son époque, Himmelheber a en effet cherché à démontrer que « l’art africain » n’est ni anonyme (mais le fruit de créateurs particuliers, identifiables, aux styles bien distincts), ni figé (mais sujet à des variations temporelles et régionales). Centrale, l’expérience menée par l’ethnologue en 1971 est reconstituée dans le parcours : la production de son portrait en forme de masque par quatre sculpteurs de Côte d’Ivoire, avec des résultats naturellement très différents. L’exposition matérialise ce cheminement de la réflexion au moyen de stations, où se côtoient documents d’archives, mais aussi œuvres d’art, films de chercheurs contemporains et interventions artistiques d’artistes du continent, ainsi qu’un road movie filmé par David Shongo sur les pas d’Himmelheber au Congo. En lieu et place d’un catalogue d’exposition, le musée a choisi de mettre les archives Himmelheber en ligne, à la disposition d’un public le plus vaste possible, notamment sur le continent africain.
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La fabrique de l’art africain
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : La fabrique de l’art africain