Tradition - Une fillette et un petit garçon apprennent à écrire. Une blondinette joue avec deux chatons.
Les tout-petits sont bercés par les grands-parents. Les garçons se baignent, font de la gymnastique. Un pédagogue, Johann Heinrich Pestalozzi, recueille des orphelins de guerre… Albert Anker (1831-1910), beau peintre réaliste, a représenté des enfants dans les deux-tiers de ses tableaux. « J’aimerais, toute ma vie, ne pas être obligé de prendre d’autres modèles », écrivait-il. C’est pendant l’été qu’il les dessinait, à Anet, son village natal du canton de Berne où il s’investissait dans la vie de la communauté. Revenu à Paris, il menait une vie plus mondaine tout en se consacrant à sa famille et brossait sur la toile une Suisse rurale idéalisée. Ayant failli devenir pasteur, il avait foi en l’être humain et en son pays, ne voulant retenir que le positif – l’entraide, le souci de l’éducation – pour construire ses scènes historiques ou de genre. Parfois, le malheur surgit : en 1869, il représente sur son lit de mort son fils de deux ans. Mais, si l’on trouve chez lui des enfants confrontés à la dureté de la vie, il les montre toujours dignes et confiants. « Anker n’était pas un rebelle », résume Matthias Frehner, le commissaire de l’exposition. Gros travailleur, il peignait en artisan surdoué une patrie dont il ne voulait voir que la noblesse, enseignait, s’impliquait dans la politique artistique de sa terre natale. Comme les enfants qu’il aimait tant observer, il pariait sur l’avenir. Aujourd’hui, ses compatriotes s’arrachent les œuvres de leur « peintre national ».
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La douceur suisse d’Albert Anker
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°774 du 1 avril 2024, avec le titre suivant : La douceur suisse d’Albert Anker