La Divine Comédie de Marcheschi

La lecture de l’Enfer de Dante s’achève par ces quelques mots « Rivedere le stelle ». C’est le titre choisi par Jean-Paul Marcheschi pour son exposition qui s’inspire de La Divine Comédie, manne dans laquelle l’artiste puise de nouvelles formes plastiques sans pour autant chercher à illustrer le texte magistral. Le choix de se référer à un auteur italien s’inscrit dans la politique muséale du conservateur Jean-Marc Olivesi qui souhaite resserer les liens culturels entre la Corse et l’Italie. Le parti pris adopté s’appuie sur la disposition des lieux : les trois salles principales suivent la tripartition en chants : l’Enfer tout d’abord, le Purgatoire et le Paradis. Dans chacune des salles des œuvres de grandes dimensions, placées comme des vélums devant les fenêtres, influent sur la lumière – nocturne pour l’Enfer, éthérée pour le Paradis. L’obtention du climat souhaité reposant sur une utilisation abondante ou parcimonieuse de la cire. L’Enfer, théâtralisé, comporte en son centre 9 lutrins présentant des antiphonaires illustrés par l’artiste, alors qu’au mur le Chant XIII met en scène Dante et Virgile. La technique au feu que J.-P. Marcheschi amorce en 1983, coïncide avec son intérêt pour l’œuvre de Dante. En effet, inspiré par le thème de l’Enfer l’artiste délaisse les outils traditionnels du peintre, s’arme d’un flambeau et fait du feu son médium, recouvrant d’une épaisse couche de cire son support avant de le retravailler, expurgeant la cire aux endroits souhaités. L’originalité de sa technique est renforcée par l’utilisation de feuilles de format A4 perforées, couvertes de croquis et de notes, qui reliées entre elles servent de support à son travail. L’artiste tient à ce rapport à l’écriture considérant certaines de ses œuvres comme des livres projetés au mur.