À la découverte de l’art de demain

Sans aucun critère thématique, celle-ci rassemble donc 13 artistes « émergents », dont les profils et pratiques divergent. En résulte une exposition polyphonique, où des échos se créent de salle en salle, et de laquelle émerge les préoccupations, formelles et thématiques, partagées par une nouvelle génération d’artistes. À l’aide de nouvelles technologies ou en se réappropriant des techniques artisanales, il y est question de culture populaire et de post-Internet, de fluidité de l’identité, de mémoire ou encore de postcolonialisme. Si, chose rare, toutes les propositions sont de qualité, on retiendra notamment Musogynie, un projet développé par Mélina Ghorafi depuis 2018, qui se présente sous la forme d’une collection d’objets et d’artefacts vecteurs de clichés sexistes, ou la vaste installation d’Omar Castillo Alfaro qui traite de l’histoire coloniale en réinvestissant des savoir-faire et des croyances précolombiennes. On y découvre également de très beaux films : celui de Théophylle Dcx qui nous raconte, sous forme de vlog, son expérience en tant que séropositif et la sérophobie à laquelle il fait face, ou celui de Nesrine Salem, qui traite de l’expérience d’une jeune femme d’origine algérienne en France et des traumatismes coloniaux intergénérationnels. À travers ce panorama d’artistes de demain, la jeune création apparaît plus que jamais transversale, engagée et très prometteuse.