\"Inside out : le nouvel art chinois\", organisée conjointement par l’Asia Society de New York et le San Francisco Museum of Modern Art, constitue certainement la plus grande exposition d’art contemporain chinois jamais proposée à ce jour. Elle réunit plus de quatre-vingts œuvres d’artistes ayant résidé en Chine continentale, à Hong Kong, à Taiwan ou en Occident, entre 1985 et 1998.
NEW YORK - Montée conjointement par Gao Ming Lu, Colin MacKenzie de l’Asia Society à New York et Gary Garrels du San Francisco Museum of Modern Art, “Inside out : le nouvel art chinois” prend tout son sens dans les deux villes américaines qui hébergent la plus grande communauté chinoise hors d’Asie. Son commissaire Gao Ming Lu, arrivé aux États-Unis en 1991, a organisé la retentissante exposition d’art chinois d’avant-garde qui s’est tenue à Pékin, en 1989, peu de temps avant la révolte étudiante. L’exposition analyse en particulier l’attitude de la jeune génération face à la modernisation de son pays, ainsi que son interprétation des traditions artistiques et culturelles.
La peinture traditionnelle absente
Elle ne montre pas de peinture traditionnelle au pinceau – même si le marchand Johnson Chang, de Hanart TZ, qui a développé le marché du Pop Art chinois, chante aujourd’hui ses louanges –, mais fait la part belle à des artistes comme Wang Tianze, le créateur d’Ink banquet où une table, des chaises et le décor ont été aspergés d’encre. Ren Jian a réalisé Primeval chaos, une immense peinture cosmogonique sur un rouleau de trente mètres en nylon, qu’il a préféré à la soie traditionnelle.
Plusieurs artistes chinois résidant aujourd’hui aux États-Unis sont retournés dans leur pays en quête d’inspiration et de nouveaux matériaux. Cai Guo Quiang, par exemple, a trouvé un navire exhumé près de son village, au bord de la mer. Il l’a acheté et l’a recouvert de ballots de paille scellés par des flèches. Le titre de cette œuvre, Borrowing your enemy’s arrows, fait allusion à un vieux mythe chinois.
L’exposition présente également le triple portrait de Mao Zedong réalisé par Wang Guan Yi, qui avait fait sensation lors de son exposition à Pékin en 1989, ainsi que des œuvres d’“Apartment art” réalisées par des artistes opposés au marché de l’art à partir de matériaux pauvres, tels des rouleaux tue-mouches ou des cages à oiseaux, et qu’ils ne montrent qu’à leurs amis.
Jusqu’au 3 janvier, Asia Society, 725 Park Avenue, New York, tél. 1 212 288 64 00, tlj sauf lundi 11h-18h, jeudi 11h-20h, dimanche 12h-18h ; et P.S. 1 Contemporary Art Center, 22-25 Jackson Avenue, Long Island, tél. 1 718 784 2084, tlj sauf lundi et mardi 12h-18h. Puis San Francisco Museum of Modern Art et Asian Museum of Art (26 février-1er juin) ; Monterrey, au Mexique, Museo de Arte Contemporaneo (9 juillet-10 octobre) ; Seattle, Tacoma Museum of Art et Henry Art Gallery (18 novembre 1999-7 mars 2000).
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La Chine d’aujourd’hui
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°68 du 9 octobre 1998, avec le titre suivant : La Chine d’aujourd’hui