La céramique tient Salon

Pour sa sixième édition, le Salon de la céramique et des arts du feu rassemble une vingtaine d’exposants. L’occasion de rappeler quelques définitions. La céramique regroupe la faïence, la poterie, le grès et la porcelaine, tandis que l’art du feu désigne ce qui résulte d’un processus de vitrification comme le verre, les émaux et les glaçures. Selon Antoinette Hallé, conservateur au Musée national de céramique à Sèvres : « L’art de la terre est peu de chose : un peu de ce qui constitue le sol, un peu d’eau, du feu… Seulement cet art est itinérant. » Et le salon nous en donne un bon exemple avec des œuvres allant de l’Antiquité aux créations contemporaines.

Chez Bertrand de Lavergne, la porcelaine de Chine est au pinacle, avec une tabatière de table. Trois petits chiens pékinois, effigies de ceux qui auraient appartenu à la dernière douairière, sont émaillés en polychrome. Christian Béalu a porté son choix sur un rare chasseur en faïence de petit feu de Strasbourg datant du XVIIIe siècle et s’accordant bien avec la saison synonyme de l’ouverture de la chasse, comme il le souligne avec malice. Le Belge Jean Lemaire propose une plaque en porcelaine de Tournai, qui s’avère être une copie d’un tableau de Mignard représentant Madame de Maintenon. À l’époque où la photographie n’existait pas, la céramique servait aussi de moyen de reproduction. Plus proche de nous, Claude Champy s’ébroue dans un corps à corps avec une terre d’argile à l’aspect brut et atemporel, mise à l’honneur chez Hélène Porée.