Fleuron des collections privées irlandaises, celle de la famille Cobbe compte, outre des Titien, Poussin ou Gainsborough, une centaine d’œuvres que la Kenwood House livre au public. Enrichie depuis trois siècles, elle illustre la politique d’acquisition de ces aristocrates du XVIIe siècle.
Londres - Délaissées, les collections des manoirs d’Irlande n’avaient pas encore suscité d’expositions importantes en Grande-Bretagne. En effet, dans l’imagerie populaire, la grande demeure irlandaise est inhospitalière ou n’est rien d’autre qu’un tas de ruines. C’est pourquoi, après l’exposition centrée sur la Collection Milltown à la National Gallery de Dublin en 1997, la Kenwood House de Londres présente “Ecclésiastiques et connaisseurs”, la collection réunie par la famille Cobbe, de Newbridge. Typique de l’architecture irlandaise du XVIIIe siècle, leur demeure – la Newbridge House – était destinée à l’archevêque de Dublin, Charles Cobbe, et à sa famille qui y vécut jusqu’en 1985. À la suite d’un accord peu courant en Irlande, les autorités locales ont pris à leur charge l’entretien de la demeure et transformé le terrain de la propriété en jardin public, tandis que le contenu de la demeure, prêté par la famille, est resté in situ. Malgré la guerre et les droits de succession, la Collection Newbridge est restée pratiquement intacte et a été enrichie au cours des dernières années par Alec Cobbe, également commissaire de l’exposition. Outre les récentes acquisitions sont exposées les œuvres achetées sur les conseils de Mathew Pilkington, auteur du célèbre Dictionary of painters, alors au service des Cobbe, telles Sémiramis apprenant la nouvelle de la chute de Babylone de Guerchin, une Lamentation de Poussin, le portrait d’une femme et de sa fille par Titien qui, très rapidement, a été recouvert par un Tobias et l’Ange. Pour l’exposition l’une des rares peintures vendues par la famille a réintégré temporairement la collection cent soixante ans après.
- Ecclésiastiques et connaisseurs, jusqu’au 27 janvier, Kenwood House, Hampstead Lane, Londres, tél. 44 208 348 12 86, tlj 10h-16h
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
À la bonne Eire
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°135 du 26 octobre 2001, avec le titre suivant : À la bonne Eire