La XIe Biennale de Sydney, qui se déroulera du 17 septembre au 8 novembre, aura pour titre “Every Day�? (le Quotidien). Son commissaire, le Britannique Jonathan Watkins, l’a conçue comme un “festival international d’art contemporain�?. En s’inspirant notamment du “Skulptur Projekte�? de Münster, il a réuni une centaine d’artistes qui exposent leurs œuvres dans dix lieux à travers la ville.
SYDNEY - L’ensemble assez austère de “Jurassic Technologies Revenant”, la Biennale de Sydney 1996 dirigée par Lynne Cook, une Australienne expatriée, n’avait pas été un succès public. Cette année, cent un artistes venus de vingt-huit pays apporteront un nouveau souffle à la manifestation. Leurs œuvres seront installées dans tout Sydney, à l’Opéra, dans les Jardins botaniques et sur les plages près du port. Le Britannique Rasheed Araeen va ainsi ériger une pyramide d’échafaudages devant le palais du Gouverneur, tandis que la photographe suisse Beat Streuli présentera ses portraits sur les panneaux publicitaires de la ville. Les Français Absalon, Élisabeth Ballet, Joël Bartoloméo, Bernard Frize et Pierre Huyghe seront également exposés.
Des artistes de renom comme Carl Andre et On Kawara seront présents à Artspace et à l’Art Gallery of New South Wales (NSW).
Le commissaire de la Biennale Jonathan Watkins, né en Grande-Bretagne, a débuté sa carrière en Australie. Il est ensuite retourné à Londres, où il a été conservateur à la Serpentine Gallery puis aux Chisenhale Studios. Pour lui, le titre de la manifestation, “Every Day” – le Quotidien –, correspond à une nouvelle tendance de l’art contemporain : “De plus en plus d’artistes cherchent dans le quotidien une source d’inspiration”. Cette nouvelle approche annonce un changement profond de la conception qu’ont les créateurs à la fois d’eux-mêmes et de leur œuvre. Jonathan Watkins est convaincu que l’artiste “héros romantique” ou “bohémien insouciant” a été remplacé par un personnage plus terre à terre. Quoi qu’il en soit, il pense pouvoir organiser une Biennale “plus humaine que spirituelle, plus empirique qu’idéaliste, plus philosophique qu’idéologique”.
Cette approche, plus directe et accessible, a ranimé la confiance des sponsors et facilité l’organisation. Les budgets alloués aux deux Biennales précédentes n’excédant pas 1 à 1,2 million de dollars australiens (3,56 à 4,27 millions de francs), les directeurs artistiques avaient dû réduire leurs ambitions. Paula Latos-Valier, directeur général de la manifestation, estime avoir “toujours eu des budgets très serrés. Comparée à la Documenta de Cassel [qui dispose d’un budget de près de 40 millions de deutschemarks, 134 millions de francs], la Biennale de Sydney est faite avec des bouts de ficelle”.
Après l’édition en demi-teinte de 1996, le gouvernement de l’État de New South Wales a entrepris une enquête afin de déterminer s’il devait continuer à commanditer la Biennale. Dans l’affirmative, il fallait trouver des sources de financements appropriés. Les conclusions de cette étude ont conduit à la restructuration du conseil de gestion de la Biennale, avec obligation pour les quatre principaux partenaires – l’Australia Council for the Arts, le secrétariat d’État aux arts de NSW, la Ville de Sydney et la société de travaux publics Transfield Ply Ltd – d’apporter au moins 300 000 dollars australiens (1,07 million de francs) tous les deux ans. Grâce aux différents sponsors, le budget de la Biennale 1998 est supérieur à 3 millions de dollars australiens (10,7 millions de francs), ce qui reste modeste dans l’absolu, mais constitue une avancée considérable pour le plus grand événement artistique international d’Australie.
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La biennale des antipodes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°65 du 28 août 1998, avec le titre suivant : La biennale des antipodes