Rien ne prédestinait Allen Ginsberg à user de la photographie avec une telle conviction. Membre fondateur du mouvement de la Beat Generation, il a écrit quelques-unes des pages les plus fortes de la poésie américaine contemporaine. De 1944, année de la rencontre avec Jack Kerouac et William Burroughs, jusqu’à sa mort en 1997, il n’a cessé de tirer le portrait de ses amis. Et quels amis ! C’est un demi-siècle de création littéraire et artistique qui défile dans ses images. Anotées de sa main, elles indiquent avec précision les noms des personnages et la date de la prise de vue, non sans livrer au passage une anecdote éclairant la scène en une deuxième lecture. Ginsberg ne prétend pas être un grand photographe. Conscient de devoir progresser dans un médium qui l’intéresse, il a demandé conseil à Berenice Abbott, qui fut l’assistante de Man Ray, et surtout à Robert Frank, souvent présent dans l’entourage des Beats. En fait son travail reflète l’un des traits essentiels du mouvement Beat : l’écriture autobiographique, livrée dans sa flamboyante spontanéité, l’effacement de la frontière séparant les vies publique et privée, la mise à nu de soi-même. Les photos d’Allen Ginsberg nous rendent simplement plus familiers des gens dont ses poèmes, Howl notamment, ne nous cachent déjà rien. Avec cette chaleur et cette tendresse que l’on éprouve en fixant le souvenir des êtres aimés.
PARIS, Centre national de la Photographie, 31 mars-29 mai.
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La Beat Generation d’Allen Ginsberg
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°515 du 1 avril 2000, avec le titre suivant : La Beat Generation d’Allen Ginsberg