Suivant une grande vague en papier conçue par l’atelier Lucie Lom, le visiteur découvre, avec l’exposition « L’eau dessinée » imaginée par Marie Terrieux, la directrice de la Fondation François Schneider, une manifestation consacrée à l’eau via le médium BD, en partenariat avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême (commissariat de Jean-Philippe Martin).
Élément ambivalent, l’eau, qu’elle soit maternelle ou violente, salée ou douce, ne cesse de fasciner les créateurs d’images. Aussi, cette exposition déclinée en trois chapitres (« La matière de l’eau », « Paysage et environnement » et « L’eau racontée ») se propose, avec plus de deux cents documents et objets réunis (planches originales, manuscrits, illustrés, films animés), de retracer plus d’un siècle d’histoire de l’image dessinée et illustrée sur le thème de l’eau, ayant inspiré une pléthore de récits signés Rabier, Kurtzman, Hergé, Pratt, Mœbius, Schuiten, Bastien Vivès, Marine Blandin, Valérie Vernay et consorts. Ce qui saute aux yeux, à travers ce maelström imagier rassemblant pionniers, stars, jeunes auteurs et étudiants à la HEAR (Haute École des arts du Rhin), c’est de voir à quel point les représentations de l’élément liquide en BD sont multiples : du trait charbonneux d’Edmond Baudoin aux encres arborescentes de Laurent Bonneau en passant par la ligne claire de Lucas Harari, on se laisse joyeusement porter par cette déferlante de techniques. Au final, voilà bien un accrochage de la plus belle eau, qu’il ne faut pas hésiter à visiter tant ses grands fleuves que ses petits ruisseaux. Seul regret, l’absence d’un catalogue pour accompagner cet événement et, ainsi, prolonger le plaisir de la traversée chez soi.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°731 du 1 février 2020, avec le titre suivant : La bande dessinée au fil de l’eau