GENÈVE / SUISSE
« Je suis arrivée ici avec des artistes que j’ai envie de défendre », avertit d’emblée la commissaire de la biennale Sculpture Garden 2022, Devrim Bayar, par ailleurs commissaire d’exposition au Wiels à Bruxelles.
Inutile donc de chercher une ligne directrice pour cette 3e édition. Si des axes de réflexion communs lient les artistes représentés dans cette manifestation (comme l’écologie ou le partage de connaissances), seule une interrogation sous-tend l’ensemble : « Comment vivre ensemble ? », une thématique sans surprise pour un projet évidemment mûri pendant le confinement, « une situation d’un antagonisme incroyable pour une manifestation de partage comme celle-ci », selon Bayar. Vingt-six sculptures et installations sont donc à découvrir dans l’immense espace du parc des Eaux-Vives et du parc attenant de La Grange. Elles esquissent un panorama de la jeune création actuelle, avec une présence notable d’artistes venus de Belgique. Conçues spécifiquement pour le site ou, pour moitié, déjà existantes mais adaptées à l’espace de présentation, la plupart de ces œuvres n’ont pas été initialement conçues pour l’extérieur. Il faut bien regarder partout : dans les bosquets, plus classiquement en surface de plans d’eau ou sur les pelouses bien tondues du parc et même dans le jardin réservé aux chiens où l’artiste française Céline Condorelli a conçu un soutien d’arbre qui sert aussi de structure de jeux pour les animaux. Cette biennale créée en 2018 par Thomas Hug, directeur de la foire Artgenève et par Lionel Bouvier du Musée d’art contemporain de Genève, dans le but de donner une visibilité à l’art contemporain dans la cité de Calvin, se veut éphémère. Et pourtant, on parierait volontiers sur la pérennité de cette dernière pièce qui s’est adaptée si aisément à son environnement.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°592 du 24 juin 2022, avec le titre suivant : La 3e édition de la Biennale de sculpture