Ici, comme souvent, Tadashi Kawamata fait appel aux éléments qui font partie de notre quotidien, sans la moindre qualité esthétique : des matériaux de bois et de mobilier usagé.
Comme souvent encore, c’est une œuvre collective réalisée avec les étudiants d’une école des beaux-arts (celle de Metz). Mais surtout, comme toujours, l’installation de l’artiste japonais crée un choc immédiat, un effet de sidération. Dans l’immense galerie qui surplombe la ville, Kawamata a construit une sorte de faux plafond dont le titre Under the Water (Sous l’eau) se réfère au tsunami de 2011, le plus meurtrier qu’ait subi son pays.
Cette vague énorme, qui a emporté sur son chemin une énorme quantité de débris d’habitations, s’est aussi répandue dans les médias et a eu droit à différentes appellations, telles que « Grande zone d’ordures du Pacifique » ou « Huitième continent ».
Pour l’artiste, fasciné par les écrits du philosophe Paul Virilio sur les catastrophes et sur la « surexposition du public à l’effroi », il s’agit d’un monument silencieux, à l’opposé de ceux, statiques et grandiloquents, que l’on trouve d’habitude.
La force de l’installation réside dans sa capacité à jouer sur les contrastes : entre assemblage et destruction, entre réunion et fragmentation, entre chaos et parfait ajustement, entre sublime et tragique. Lourd et flottant à la fois, ce plafond suspendu qui permet la traversée du regard, est à l’image de « l’anéantissement et du ciel perçus par les victimes » décrits par la commissaire, Hélène Guenin.
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Kawamata déferle à Metz
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Abonnez-vous dès 1 €Tadashi Kawamata, Under the Water - Metz, 2016, éléments de mobilier en bois récupérés,vue d'exposition « Under the Water - Metz », Centre Pompidou-Metz, 2016.”¨© Tadashi Kawamata. Photo : Centre Pompidou-Metz/Noémie Gotti.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°452 du 4 mars 2016, avec le titre suivant : Kawamata déferle à Metz