Force est de le dire, et par-delà le souvenir d’une programmation parfois pointue au Musée de l’Évêché, la ville d’Évreux ne figurait pas jusqu’à présent parmi les plus actives en matière d’arts vivants. Le festival biennal qu’elle a décidé de créer cette année, « Les Passavents d’Évreux », vise précisément à en faire état en entrecroisant arts plastiques, musique, théâtre et danse. Une intention d’autant plus forte que, pour la première édition, la ville n’y est pas allée par quatre chemins et a choisi de mettre les arts plastiques à l’honneur en invitant Tadashi Kawamata à réaliser une œuvre monumentale spécialement pour l’événement. Confiée au critique d’art Olivier Reneau, la conduite de cette opération débouche sur la création d’une immense passerelle de bois et de métal érigée en plein cœur de la ville. Pour l’artiste qui a cherché à prendre en compte la richesse patrimoniale d’une ville emplie de trésors, Sur la voie s’intègre à l’inventaire d’une œuvre tout à la fois sculpturale, architecturale et urbanistique. Elle opère le lien entre la Tour de l’Horloge, la fontaine et l’Hôtel de Ville et propose aux passants une autre façon d’appréhender leur paysage urbain. Constituée sur un mode matériellement très léger, qui signale le caractère temporaire de ses interventions et qui est la marque de son travail, la passerelle de Kawamata s’avère être un lieu non pas tant de passage que de rencontre. Installée pour deux mois, totalement libre d’accès, elle accueille ponctuellement pendant les trois jours du festival, du 19 au 21 mai, les prestations d’autres artistes. Une œuvre en somme ouverte et généreuse, dont on peut parier qu’elle manquera dès lors qu’elle sera démontée.
ÉVREUX, Place Charles de Gaulle, jusqu’au 16 juillet et Musée de l’Évêché, jusqu’au 24 septembre.
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Kawamata, de l’art de la passerelle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Kawamata, de l’art de la passerelle