L’exposition du Victoria & Albert Museum s’efforce de réagir contre la relative ignorance dans laquelle est confinée le jaïnisme, qui compte pourtant six millions de fidèles en Inde.
LONDRES - "La manifestation a pour but de mieux définir le jaïnisme en mettant l’accent sur sa richesse et sa diversité", explique John Guy, conservateur au V&A et co-commissaire de l’exposition avec Pratapaditya Pal, spécialiste internationalement reconnu. À en juger par le catalogue, le pari est gagné, même si quelques interrogations subsistent.
Est-il pertinent de regrouper des œuvres d’art "appartenant" à une religion ? Un tel critère de sélection risque de décevoir aussi bien l’historien de l’art, attaché au style, aux comparaisons et au contexte, que l’anthropologue, soucieux de rituels et de croyances. Les cent vingt et une œuvres exposées ont été choisies en fonction de leur ancienneté et de leur valeur artistique, mais le jaïnisme n’est présenté dans son contexte moderne que dans le catalogue. Et peut-on parler d’un art jaïn ? L’exposition démontre bien qu’il n’existe pas un "style" jaïn, au sens où l’on peut définir un style islamique. Surtout présent dans l’Inde de l’Ouest et dans le Karnataka, les caractéristiques de l’art jaïn sont essentiellement liées à ces régions.
-L’art méconnu des jaïns, Victoria & Albert Museum, Londres, jusqu’au 18 février.
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Justice pour les jaïns
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°20 du 1 décembre 1995, avec le titre suivant : Justice pour les jaïns