Joyeux pêle-mêle

En bas, haut en couleur, un ensemble autour de la Figuration libre et d’Hervé Di Rosa (né en 1959) à partir duquel se déploie une histoire de la peinture française depuis les années 1980. Une traversée ponctuée d’ouvertures au-delà de l’Europe, vers l’art africain contemporain en particulier. Dans ce voyage, des créateurs singuliers méconnus côtoient les figures renommées, toutes générations confondues : de Yan Pei-Ming à Abdelkader Benchamma, de Claude Viallat à Robert Combas, de Cyprien Tokoudagba à Kwame Akoto-Bamfo. À l’étage, des œuvres de deux artistes en marge du surréalisme, Félix Labisse (1905-1982) et Lucien Coutaud (1904-1977), cohabitent avec un ensemble d’objets, de livres, de meubles et d’œuvres contemporaines, sous le signe de la magie et de l’étrangeté. De bas en haut, l’exposition est dense. Ça fourmille, ça va dans tous les sens, on perd un peu les connexions parfois, tant les pièces sont nombreuses et disparates, allant d’un espace-temps à un autre, de l’art à l’artisanat, mais c’est du bonheur pour les yeux ! Un pur shoot de liberté qui enrichit notre manière de voir la création et colle avec l’esprit du Miam. Ça fait du bien de sortir des sentiers battus tracés par une majorité d’institutions. De sortir des cloisonnements imposés par la pensée dominante, de sortir des logiques nettes et sans bavure du white cube. Ça fait du bien de voir du pays, de se laisser déborder, d’être un peu foutraque, de ressentir des émotions. Manière de se souvenir que l’art, contemporain, populaire, grand, petit, connu ou inconnu, n’est autre qu’un émetteur/transmetteur d’énergies. De vie et de mort. Et qu’il nous relie tous.