Échapper à Auguste Rodin fut l’obsession de plusieurs générations de sculpteurs tant fut longue et active la carrière de cet artiste de génie qui sut rompre avec la statuaire académique. Joseph Bernard (1866-1931) est de ceux-là, un peu oublié entre les tenants d’une figuration encore classique (Antoine Bourdelle, Aristide Maillol) et les avant-gardistes (Constantin Brancusi).
D’origine modeste, il parvient cependant à suivre une formation traditionnelle à l’école des beaux-arts de Lyon puis de Paris et expose au Salon des artistes français dès 1892. Sa production est limitée au début de sa carrière par la nécessité de travailler la nuit dans une imprimerie pour gagner sa vie puis, quand vient le succès vers 1913, la guerre et des ennuis de santé l’empêchent de créer autant qu’il le souhaite.
Il s’inscrit dans la conception traditionnelle de la sculpture qui se limite à l’étude exclusive de la figure humaine. De Rodin il reprend certains thèmes (Séparation, Le Penseur), le non finito délibéré (La Fatalité) ou l’expressionnisme tourmenté (Monument à Michel Servet, la seule commande publique). Il favorise cependant les formes amples et rondes, avec une légère stylisation inspirée de l’archaïsme grec qui trouve sa plénitude avec Jeune Fille à la cruche.
Il trouve sa particularité en revenant à la taille directe dans le granit ou le marbre au point que l’on fait de lui le rénovateur de cette pratique (par opposition au modelé où l’artiste réalise l’œuvre au plâtre avant de le reproduire en bronze).
Le méritant musée de la fondation de Coubertin expose cet automne un ensemble de dessins et de sculptures constitué à partir de sa propre collection et de la succession non encore attribuée du fils du sculpteur. On y voit quelques-unes des œuvres majeures. D’autres sont exposées au musée d’Orsay.
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Joseph Bernard : la sculpture après Rodin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°551 du 1 octobre 2003, avec le titre suivant : Joseph Bernard : la sculpture après Rodin