Jordi Colomer, l’artiste touche-à-tout

Vidéos, sculptures, photographies, objets et collages se déploient dans une scénographie sans début ni fin, pour « multiplier les parcours et créer des dialogues entre des œuvres très disparates, qui ont jusqu’à trente ans d’écart », explique Jordi Colomer. L’artiste confère une place importante à l’architecture dans son travail, personnifiée par les nombreux édifices qui peuplent ses installations. « Les bâtiments sont des personnages de la ville, certains nous parlent d’un passé dictatorial, d’autres de prétentions internationalistes, de l’immigration des années 1970 ou encore des périphéries qui se ressemblent à travers le monde », explique Jordi Colomer. De l’implication de ses propres voisins dans une pièce de théâtre (Opérettes, 1991) au triptyque des Traditions inventées (2015-2022), il crée des festivals, des parades et des tournées collectives aux quatre coins du monde, afin de mettre à l’épreuve les citoyens en tant que citadins. Raconter des histoires inspirées de traditions, d’événements historiques, parfois fantasques, toujours surprenantes et décalées, pour finalement rassembler : l’exposition synthétise avec succès le propos conceptuel de Jordi Colomer.