Quelles sont vos attentes, vos souhaits pour Drouot en 1998 ?
Il faut que la réforme se mette en place le plus rapidement possible et que les pouvoirs publics nous donnent très rapidement les moyens financiers d’entreprendre. Il nous faut avoir ces moyens maintenant, pour pouvoir bâtir ensuite. Et cela permettra aussi que ceux qui veulent partir le fassent. Ce qui est important, c’est qu’on nous donne les pouvoirs de nous battre à armes égales, et non pas avec des semelles de plomb. Le marché de l’art est ainsi conçu parce que c’est un marché de capitaux. Ceci dit, nous partons pour 1998 sur des bases qui ne sont pas mauvaises : le premier semestre a été très bon, le mois de juin a enregistré 50 % d’augmentation, ce qui est plutôt encourageant. Tous les éléments sont là. Pour que cela continue, il faut que l’on ait le cadre juridique, les moyens financiers et une fiscalité compétitive. On attend d’avoir les moyens financiers de bâtir des groupes qui soient compétitifs, qui puissent être présents sur le marché français et avoir un rayonnement international à travers Drouot.
Ce retard d’un an de l’ouverture du marché est-il dommageable pour Drouot ?
Ce qui est dommageable, c’est de ne pas nous laisser le temps alors que nous allons avoir à faire à des maisons qui, elles, sont prêtes, qui sont déjà bâties. Il y a des modifications qui sont structurelles, ce sont des modifications de déontologie. Nous, c’est la structure qu’il faut modifier.
On ne peut pas mettre en concurrence des systèmes, des maisons et des pays à l’intérieur d’une communauté avec des règles différentes juridiquement et fiscalement, car la frustration est là, et la frustration peut amener à la dérive. Qu’on se batte sur le service, sur la qualité, sur le savoir, mais pas sur le déséquilibre financier, pas sur des systèmes déloyaux. Protégeons-nous, protégeons l’Europe. Il faut que nous ayons des taxes qui soient égales ou inférieures à ce qui se fait ailleurs. C’est la différence entre les taxes qui pénalise le marché. C’est cette différence qu’il faut supprimer. Et le voir à l’échelle planétaire parce que le marché de l’art est mondial. Nos souhaits ? Obtenir la liberté d’entreprendre, la liberté tarifaire et une concurrence égale, équilibrée et juste.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Joël-Marie Millon, président de la Compagnie des commissaires-priseurs de Paris-Drouot
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°51 du 3 janvier 1998, avec le titre suivant : Joël-Marie Millon, président de la Compagnie des commissaires-priseurs de Paris-Drouot