Comment voyez-vous l’année 1998 pour les artistes, de façon générale ? Quelles sont vos attentes, vos souhaits ? Que faut-il pour qu’ils se réalisent ?
Il faudrait faire du poème, faire beau. Malheureusement, il est clair que les questions de la beauté ne se posent même pas. Les conditions sociales et de travail ne le permettent pas. L’information et la rentabilité sont à l’ordre du jour. Je souhaiterais la paix. Mais il est bien clair que la guerre est là.
Que pensez-vous du procès fait à l’art contemporain ?
Cela me fait rigoler. Il y aura toujours des voleurs qui courront devant les flics.
C’est se tromper d’ennemi que de porter cette querelle au sein de l’art contemporain. La question est beaucoup plus générale et politique. Malgré tout, les questions des rapports mutuels de l’histoire et de l’histoire de l’art, de la figure, des représentations et des présences sont de vraies questions. Nous sommes vigilants.
Pensez-vous que les gouvernements soutiennent suffisamment la création artistique ? L’État donne-t-il aux artistes les moyens nécessaires pour s’exprimer ?
L’art a peu d’influence sur la culture. L’art est un moyen de connaissance et de recherche, évidemment pas immédiatement applicable. Si le gouvernement s’occupait un peu plus de culture et un peu moins d’art, les industriels ne feraient pas n’importe quoi. Il faut redistribuer les richesses.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Jean-Luc Moulène, artiste
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°51 du 3 janvier 1998, avec le titre suivant : Jean-Luc Moulène, artiste