Homme révolté, artiste provocateur, théoricien de l’art brut, Jean Dubuffet est aussi un extraordinaire poète qui a su se mettre à l’écoute de l’univers pour en capturer les beautés cachées.
Et c’est bien cette facette de l’artiste que le Centre de l’image imprimée de La Louvière met à l’honneur à travers la série des « Phénomènes ». Durant près de quatre ans (de 1958 à 1962), Dubuffet prend des empreintes de sols, de murs, de roches, de végétaux… et même du dos d’un ami, pour laisser advenir sous nos yeux ébahis l’infinie et humble poésie qui s’y rattache. « L’art doit surgir là on ne l’attend pas, par surprise », déclarait-il. Chacune des planches de cet atlas des phénomènes naturels possède un titre « Paysage japonais », « Champ de silence », « Théâtre du sol »…. qui accroît sa puissance onirique. Dans un premier espace, au rez-de-chaussée, l’exposition présente 130 planches lithographiques issues de cette série, qui compte en tout 324 planches réunies dans 22 albums. La seconde partie de l’exposition nous révèle la genèse de ce projet en nous immergeant dans l’extraordinaire laboratoire mis en place par Dubuffet, qui créa pour l’occasion deux ateliers de gravure. On découvre les premiers essais de lithographies, ainsi qu’une sorte de précis de lithographie dans lequel l’artiste notait tout de manière quasi obsessionnelle. Si l’artiste visait au départ à capturer des matières pour créer des masques et des visages grimaçants, son projet laissa rapidement place à une pure et simple exploration des matières.
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Jean Dubuffet, chasseur des beautés du monde
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : Jean Dubuffet, chasseur des beautés du monde