Ressentir. C’est la première attitude de Jean Clareboudt (1944-1997). On associe son travail au Land Art, mouvement qui propose, dès la fin des années 60, une conscience écologique du territoire. L’espace est sa préoccupation constante. Pour lui, la sculpture est avant tout un objet entrant en interaction avec son environnement. Les matériaux sont bruts, frustes : plaques d’acier, bois, blocs d’ardoise éclatés. Le résultat ? Monumental. L’esprit de l’œuvre ? Arriver, non pas à une hypothétique fusion entre art et nature, mais plutôt à introduire dans un lieu donné une œuvre que les éléments naturels vont progressivement s’approprier. Jean Clareboudt a multiplié les pratiques : performances, lithographies, mais aussi ses dessins/notes qui font l’objet d’une exposition. Le dessin/note : l’expression est belle, évoque une partition musicale. Mais attention, devant la quinzaine de pièces présentée, le visiteur s’aperçoit qu’il n’a pas affaire à une simple musique de nuit. L’artiste, par des notations rapides, se dégage des impressions qu’il a reçues au cours de ses promenades. Bref, après avoir collecté, il trace des axes rectilignes et des cercles à l’aide de ces deux couleurs qu’utilisent les compagnons du bâtiment, le bleu et le rouge. Les œuvres ressemblent à des schémas d’architectes. Il saisit les tensions, les ruptures et les poussées qui nous entourent. Ces dessins sont des œuvres en soi qui tiennent à la fois du relevé topographique et du croquis de proportions. Le vocabulaire plastique est rigoureux, reposant sur une dialectique des contraires : le chaud et le froid, le plein et le creux. Au total, Jean Clareboudt laisse 200 dessins/notes. Un monde de sensations et de signes.
PARIS, galerie Romagny, 1er mars-30 mars.
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Jean Clareboudt, sculpteur d’espace
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : Jean Clareboudt, sculpteur d’espace