À Jean-Baptiste Wicar Lille reconnaissante

Le Palais des beaux-arts de Lille, deux cent cinquante ans après la naissance de son bienfaiteur, né à Lille en 1762, expose un florilège de cet ensemble unique dont la genèse et l’étendue révèlent la curiosité pionnière et la sûreté de goût de son instigateur.

La prédominance de l’Italie sur les autres écoles s’explique par la présence de Wicar dans la péninsule à partir de 1796. Mandaté par la Commission des arts pour la réquisition des œuvres destinées au futur Musée du Louvre, le Lillois est à l’avant-poste pour glaner les chefs-d’œuvre florentins de Raphaël et de Michel-Ange, qui constituent l’acmé de la collection. Celle-ci, volée puis reconstituée pour être finalement vendue en 1823, renaît sous la forme d’une troisième collection, qui est celle du musée de Lille. Cette dernière fut enrichie par des dessins des écoles françaises et du Nord, qui constituent la part méconnue et aujourd’hui révélée du legs Wicar.

Une sélection, aussi ardue que rigoureuse, a permis de présenter deux cents dessins sur les mille trois cents que comporte la collection. Leur présentation, en vis-à-vis des créations originales d’Ernest Pignon-Ernest, est censée « aider à mieux observer (leurs) secrets de composition ». Une volonté qui aurait pu être exaucée si l’artiste contemporain s’était fait plus discret.