Adepte des mélanges et de la fusion des genres, Jan Fabre est un artiste à part dans la création contemporaine. Ses multiples activités de metteur en scène de théâtre, de chorégraphe, de sculpteur, de performeur, de dessinateur…, en font – au lieu de le disperser – l’auteur d’une œuvre d’une grande cohérence, nourrie dans chaque domaine par les mêmes obsessions. Celles de la nuit et du rêve, du passage du temps et des métamorphoses qu’il entraîne, mais surtout celle du monde des insectes et en particulier des scarabées qui sont pour lui une source perpétuelle d’inspiration, pour leur valeur symbolique comme pour leurs qualités esthétiques. Jan Fabre réalise des robes, des armures sculpturales et anthropomorphes recouvertes de coléoptères, des installations où les insectes pullulent ; dernièrement, il a recouvert le plafond et un lustre du Palais royal de Bruxelles d’une multitude de carapaces de scarabées-bijoux. Il y a dans son travail l’idée de cérémonies secrètes dont il serait le maître, de mises en scène quasi rituelles. Ses œuvres oscillent entre la vie et la mort, entre tableaux vivants et cadavres d’animaux épinglés, dans un univers à la fois féerique, baroque, et d’une beauté morbide. Né en 1958 à Anvers où il vit et travaille, Jan Fabre est aujourd’hui reconnu dans le monde entier : on l’a vu à la Biennale de Venise, à celle de São Paulo et à la Documenta de Kassel. Ses pièces de théâtre sont jouées au festival d’Avignon, ses expositions personnelles se multiplient à Berlin, Budapest, Amsterdam, Gand ou Lisbonne, plus récemment à la fondation Miró de Barcelone et à Paris chez Daniel Templon. L’exposition niçoise présente une soixantaine de sculptures et d’installations, représentatives du travail de Jan Fabre plasticien, entre 1977 (La Maison de Jan Fabre) et aujourd’hui. Plus qu’une rétrospective, c’est un parcours dans l’œuvre, conçu en étroite collaboration avec l’artiste.
Les différentes salles du musée constituent autant d’espaces clos qui contribuent à préserver le mystère de ses créations et la fascination qu’elles peuvent exercer sur celui qui les regarde.
Jan Fabre, à la recherche d’Utopia », NICE (06), musée d’Art moderne et d’Art contemporain, promenade des Arts, tél. 04 93 62 61 62, 13 déc.-2 mai.
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Insaisissable Jan Fabre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°555 du 1 février 2004, avec le titre suivant : Insaisissable Jan Fabre