PARIS
Minimaliste - « La peinture blanche est mon moyen d’expression », affirme Robert Ryman (1930-2019) qui a peint, en soixante ans de carrière, presque exclusivement des carrés blancs.
Fraîchement débarqué à New York, le jeune saxophoniste de 22 ans originaire du Tennessee, commence à travailler comme gardien de salle au Moma pour gagner sa vie. Il y découvre l’art moderne et contemporain et décide, quelques années plus tard, de délaisser la musique pour se consacrer entièrement à la peinture. Ses premières expérimentations en autodidacte l’amènent vite à la décision de ne peindre que des monochromes blancs, de forme carrée. Si le choix semble radical, l’œuvre qui en découle n’en est pas moins diverse, inventive et sensible. C’est ce dont témoigne cette belle exposition, en rassemblant 47 œuvres – aucune ne se ressemble ! – dans une scénographie ouverte et un parcours thématique structuré autour de notions simples : espace, surface, lumière… En utilisant différents supports et types de peinture, en variant la taille des tableaux et les systèmes d’accrochage, Ryman a exploré toutes les potentialités du carré blanc, et par là même interrogé jusqu’à l’essence de la peinture. Si l’œuvre est exigeante en ce qu’elle nécessite un certain temps d’observation pour apprécier sa force, les textes de l’exposition, simples et didactiques (presque trop), offrent des clés de lecture permettant de dépasser l’aspect conceptuel de la démarche. La dernière salle propose un très beau (et inattendu) dialogue entre une des dernières séries de Ryman – dans laquelle la couleur est de retour, mais toujours recouverte de blanc – avec trois Cathédrales peintes par Monet un peu plus d’un siècle auparavant. Si ce face-à-face peut surprendre, les commissaires ont évité l’écueil qui aurait été de tisser des liens superficiels entre eux. Au contraire, cet « épilogue » conclut l’exposition en rassemblant deux artistes qui ont exploré, à leur manière et à leur époque respective, les potentialités infinies de la peinture.
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Infinies variations en blanc
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : Infinies variations en blanc