Étienne Bossut, artiste français de cinquante-sept ans, n’en est pas à son premier coup d’essai et fête à Sélestat ses vingt ans de carrière avec « Un peu d’incertitude ». Sous ce titre qu’on croirait presque désabusé, se cache en fait une pièce plantée en équilibre au faîte du FRAC, bien visible comme un signal ou un phare. Deux bidons rouges jouent avec l’illusion des passants car ils ne sont pas ce qu’ils semblent être, de simples ready-made qui joueraient à (se) faire peur. D’abord, ces bidons ne sont pas empruntés à la réalité mais réalisés en polyester rouge à partir d’un moulage, la technique préférée d’Étienne Bossut. De plus, il ne s’agit pas de deux bidons mais d’une pièce unique, coulée d’un même tenant afin de s’éloigner plus encore du premier référent. Enfin, qui vous dit qu’il ne s’agit pas d’un monochrome plutôt que d’une sculpture ? De ces incertitudes cristallisées par ce moment de précarité, Bossut rebondit à l’intérieur de l’exposition avec Tout un tas de choses, ensemble conséquent de formes quotidiennes et d’objets industriels moulés dans du plastique coloré et Monochrome, toile peinte elle aussi moulée. Il est ainsi permis de passer au crible avec ces œuvres, les questions éternelles de l’originalité confrontée à la copie, de la valeur d’une création face à son imitation. Histoire de faire le point, Étienne Bossut ponctue cette plongée en eaux troubles avec l’édition de son catalogue raisonné. Les incertitudes l’ont donc mené à la consécration.
« Un peu d’incertitude », SÉLESTAT (67), FRAC Alsace, 1 espace Gilbert, tél. 03 88 58 87 55, 21 mai-31 août.
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Incertitude
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°549 du 1 juillet 2003, avec le titre suivant : Incertitude