Drôle, satirique, parfois malicieusement kitsch, jamais indécente ou vulgaire quoi que puisse suggérer le mot anglais rude, l’exposition « Rude Britannia : British Comic Art », organisée au sein de la vénérable Tate Britain, est un prodigieux éclat de rire.
Comment en serait-il autrement au pays qui, avant de nous le léguer au XVIIIe siècle, a inventé le mot humour ?
Célébration de la riche histoire des images prêtant à sourire ou rire, l’exposition rassemble un large éventail de peintures, de dessins et de sculptures du xviie siècle à nos jours, enrichi de photographies et de films astucieusement choisis. Organisée par thèmes (le politique, le libertinage, l’absurde et le visionnaire), cette chevauchée au pays du rire soulève d’intéressantes questions. Quels rôles ont joué le dessin satirique et le dessin animé dans la diffusion et le renforcement des préjugés, ou bien la satire est-elle un outil de propagande politique efficace ? Que ou qui voulaient-ils railler, William Hogarth quand il peint en 1748 O the Roast Beef of Old England (The Gate of Calais), et Donald McGill quand il imagine en 1952 sa curieuse carte postale balnéaire A Stick of Rock, Cock ?
Si l’on pense avec Pierre Desproges que « L’humour anglais souligne avec amertume et désespoir l’absurdité du monde. L’humour français se rit de sa belle-mère », voici une belle et intéressante raison de traverser le Channel afin de se délecter de cette facette si particulière et parfois si surprenante de la culture britannique.
« Rude Britannia : British Comic Art », Tate Britain, Millbank, Londres (Grande-Bretagne), www.tate.org, jusqu’au 5 septembre 2010.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Humour anglais
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°626 du 1 juillet 2010, avec le titre suivant : Humour anglais