Hugo et le surréalisme, l’écart est-il si grand ? Assurément non se dit-on au terme de « La cime du rêve », remarquable exposition qui apporte la démonstration des liens féconds qui unissent le poète romantique à ses homologues surréalistes.
Le premier d’entre eux, André Breton, avait tôt fait de revendiquer la filiation en ajoutant Hugo à la liste des poètes « qui pourraient passer pour surréalistes » dans le Manifeste du mouvement qu’il rédige en 1924. Un parrainage naturel ? Non, car, à cette époque, Hugo est affublé d’une étiquette consensuelle que les surréalistes vont s’attacher à découdre en ressuscitant le poète visionnaire et lyrique qu’il fut avant d’entrer dans les manuels scolaires. Ils parvinrent à leurs fins en rejouant les jeux littéraires et graphiques expérimentés par Hugo. Ainsi, les jeux de mots que l’auteur affectionnait – calembours ou rébus – sont-ils revisités par Éluard ou Desnos, amateurs de « cadavres exquis » et d’autres jeux « verbo-visuels ».
La parenté hugolienne est encore plus manifeste dans le registre purement plastique, faisant appel à des techniques aussi variées que ludiques telles que le pochoir, l’empreinte et le frottage, la décalcomanie et la tache. Ce dernier procédé est revisité par Max Ernst, Picabia, Bellmer et tous ceux qui, à l’instar d’Hugo, cherchèrent à faire surgir de l’encre quelque chose de l’invisible et du rêve. Au fil du parcours thématique, leurs œuvres prennent des allures de villes ou de châteaux, de visages ou de paysages, de forêt ou de bêtes sauvages, tout droit sortis de la « Bouche d’ombre » ouverte sur l’avenir par Hugo.
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Hugo, prophète surréaliste
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°665 du 1 février 2014, avec le titre suivant : Hugo, prophète surréaliste