Hugo Pernet est né en 1983. Il est peintre et poète.
C’est d’ailleurs à cette seconde activité qu’il a emprunté le titre de sa nouvelle exposition au Frac Bourgogne : « Collected Poems », terme qui désigne les compilations de différents textes d’un poète au sein d’un même ouvrage. L’exposition regroupe ainsi 27 tableaux réalisés entre 2013 et 2021. Pour autant, l’accrochage n’est pas chronologique mais narratif, au sens où peut l’être un poème. Sur les murs blancs des Bains du Nord – anciens bains publics devenus boutique d’électroménager puis lieu d’expositions, d’abord pour le Consortium, avant d’accueillir, en 2013, le Frac Bourgogne –, les tableaux s’apostrophent et se répondent à la manière de libres vers, où tout compte, y compris les pleins et les vides. Les tableaux y sont comme des mots, et l’accrochage une ode à la peinture. Car il s’agit bien de peinture et de rien d’autre. Que les tableaux soient abstraits ou figuratifs, ils ne représentent qu’eux-mêmes. C’est pour cette raison qu’Hugo Pernet utilise des couleurs pastel secondaires, plus souvent convoquées dans la décoration domestique que dans la grande histoire de la peinture. Elles ne renvoient apparemment à rien d’existant, sauf à la rêverie. L’artiste les assemble parfois au pinceau, d’autres fois à l’aide de ses doigts, plus récemment via de grands papiers découpés et peints, puis collés. Les tableaux évoquent ici une nature morte, là un paysage, ailleurs un chat. Ailleurs, encore, un Grand Bouquet, autant de faux sujets nés de l’entrechoc entre une toile et un titre. « La peinture est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs… » La célèbre citation de Maurice Denis n’a jamais été aussi vraie que chez Hugo Pernet.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Hugo Pernet, pure peinture
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°754 du 1 mai 2022, avec le titre suivant : Hugo Pernet, pure peinture