Lorsque l’on évoque Jean-Olivier Hucleux, aujourd’hui âgé de 77 ans, on pense spontanément aux portraits peints ou dessinés à la mine de plomb, une démarche commencée au début des années 70.
Des œuvres de grand format dont la précision diabolique surpasse le photographique et l’appellation communément admise d’« hyperréalisme ». Qu’ils soient hommes politiques, artistes ou collectionneurs, leur image agrandie marque l’esprit de ceux qui les voient tant le travail est impressionnant. La galerie Daniel Templon donne aujourd’hui un aperçu bien différent des nouvelles préoccupations d’Hucleux (L’Œil n°511). De grandes toiles abstraites de 200 centimètres de côté, qu’il appelle des Squares, sont montrées pour la première fois à Paris. Réalisées entre 1997 et 1999, elles tranchent singulièrement avec l’univers réaliste des portraits. Dessinées à même la toile brute à l’encre de chine, des combinaisons géométriques collapsent dans un réseau de grilles, de chiffres, de diagrammes. Loin de partager le goût pour les dessins automatiques des surréalistes, Hucleux cherche ici à échapper au contrôle de la raison afin de sonder les tréfonds de son esprit. Avec rigueur, il exprime cette « déprogrammation » de son cerveau tout en poussant le spectateur à se défaire lui-aussi de ses habitudes de penser. Ces aventures mentales ne sont pas si éloignées des portraits car on y retrouve la même définition, et des principes géométriques inhérents au dessin. Le désordre n’est qu’apparent dans les grandes déprogrammations (il en existe également des petites) très graphiques, un voyage onirique qui pourrait être vu comme l’envers de l’œuvre figurative d’Hucleux.
PARIS, galerie Daniel Templon, jusqu’au 31 mai.
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Hucleux se déprogramme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Hucleux se déprogramme