Il existe dans l’œuvre de Jean Olivier Hucleux une huile sur bois qui figure un autoportrait de l’artiste, daté de 1974.
L’artiste s’y présente en buste, vêtu d’une grosse veste, le cou bien dégagé, la tête haute, le crâne dégarni, l’air altier, avec quelque chose d’un défi dans les yeux. Tout, dans la composition comme dans les matériaux, renvoie à l’ordre d’une peinture ancienne dans la veine des plus grands du Titien à Rembrandt en passant par Philippe de Champaigne. Cependant, Hucleux est bel et bien un artiste contemporain et sa manière n’a en fait rien de traditionnel. On dit volontiers de son art qu’il relève d’un hyperréalisme accompli. En vérité, il en surpasse les caractéristiques déterminantes. Selon lui la « représentation signifie multiplicité des apparences » et il faut justement éviter cela. Portraits, Cimetières, Squares, Dessins de déprogrammation, sculptures, contrairement à une idée reçue qui le cantonne à la production exclusive et laborieuse de grands dessins à la mine de plomb, le travail d’Hucleux est d’une étonnante diversité. Déroutante, son œuvre fourmille de symboles, de signes et d’indices à déchiffrer qui lui confèrent une dimension conceptuelle. Elle en appelle aux notions de mémoire et de silence. « Peut-être que peindre, c’est justement se taire, suggère Hucleux. Profondément. Jusqu’à la découverte. »
LYON, Musée d’art contemporain, jusqu’au 16 janvier.
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Hucleux, au-delà de toute représentation
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°511 du 1 novembre 1999, avec le titre suivant : Hucleux, au-delà de toute représentation