Réhabilité par Jean-Michel Wilmotte, l’ancien Grenier à sel d’Avignon est, depuis 2018, un lieu ouvert aux artistes sur le thème des liens entre art, science et technologie, avec une orientation numérique.
Pour sa nouvelle exposition la directrice du lieu, Véronique Baton, a eu l’idée de rendre hommage à Nicolas Schöffer (1912-1992), précurseur de l’art vidéo et du multimédia, à travers la création contemporaine. Le parcours réunit 14 artistes qui se situent dans la lignée de Schöffer avec des œuvres cinétiques, cybernétiques ou des jeux de lumières. L’espace introductif est ainsi consacré à l’artiste et à son Lumino (1968), un dispositif psychédélique et interactif, synthèse de la couleur de la lumière et du mouvement. Dès les années 1950, Schöffer a théorisé ces trois éléments comme matériaux constitutifs et indissociables de l’œuvre d’art : celle-ci n’est plus conçue comme une forme statique, mais comme un champ traversé par un flux d’énergie et de lumière. Aujourd’hui, la lumière, l’espace et le temps sont les matériaux privilégiés d’une création contemporaine, à l’instar de la sculpture d’Olivier Ratsi, Perspicere, une installation visuelle fondée sur un principe d’anamorphose pouvant être vue selon différents angles de vue, de Prisme de lumière d’Étienne Rey, qui s’amuse à démultiplier notre perception du réel par une démultiplication des points de vue, de la spectaculaire Éclipse de Félicie d’Estienne d’Orves, utilisée comme support d’une réflexion du temps-lumière sur l’immensité du cosmos et sur notre propre finitude, ou de la Lampe-ciel d’Adrien Lucca, qui perturbe notre définition de la couleur et de la lumière. Les œuvres exposées dans la salle Cybernétique intelligence artificielle semblent donner raison au génie visionnaire de Nicolas Schöffer : les intelligences artificielles permettent aux artistes de programmer des processus autonomes qui créent à leur tour. La poésie visuelle d’une sculpture d’Elias Crespin, les trames interactives de Santiago Torres ou l’interaction entre un robot et un danseur de Justine Emard font écho aux œuvres de Nicolas Schöffer et perpétuent son héritage.
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Hommage à Nicolas Schöffer
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°749 du 1 décembre 2021, avec le titre suivant : Hommage à Nicolas Schöffer