Histoire des figurations en France, de 1960 à 1989

Treize salles voûtées d’une vingtaine de mètres carrés chacune, réparties de chaque côté d’un long couloir rectiligne – l’on pourrait s’imaginer arpenter les caves d’une antique forteresse –, accueillent près d’une centaine d’œuvres de trente-trois artistes différents. Cette exposition a l’ambition de proposer « au public, notamment aux jeunes générations, une relecture iconographique » et un « éclairage approfondi sur cette période », peut-on lire dans le petit journal de l’exposition.

Des artistes bien connus parmi lesquels Robert Combas, Gérard Garouste ou Jacques Monory, et quelques perles plus rarement montrées en France, tels Ramon, Nina Childress ou Martin Disler, dont un violent et superbe Burning Cat (1984) explose littéralement sur le mur du fond de la salle 8, apportent effectivement une belle et convaincante démonstration de l’énergie créatrice qui régnait à cette époque. Des peintres aimaient, dans les années 1960-1980, interroger, perturber et intensifier l’espace de la perception et l’étendue de l’imaginaire collectif. Et ils le faisaient avec brio. Regrettons cependant de grands absents, tels Ernest Pignon-Ernest, Vladimir Velickovic, Jean-Pierre Le Boul’ch ou Bernard Rancillac, sans lesquels aucun éclairage sur cette riche période ne saurait se prétendre « approfondi » !