Après la rétrospective à Londres des portraits d’Ingres, c’est au tour d’Hippolyte Flandrin, son disciple, d’avoir les honneurs de la cimaise.
De tous les élèves en formation dans l’atelier du maître, c’était le favori. Il obtient d’ailleurs le Prix de Rome en 1832. Principal propagateur des théories ingresques, faisant sienne la maxime du maître, « dessiner longtemps avant de songer à peindre », il privilégie les études dessinées, véritables exercices de stylisation préparatoires aux portraits peints. L’exposition présente justement une confrontation d’une cinquantaine de ses dessins avec les toiles correspondantes. Le processus créatif y est minutieusement respecté : en premier lieu la pose, saisie en quelques traits de crayon, suivie du placement des gestes et des détails, souvent à l’aide d’un papier calque qui permet de s’essayer à des idées nouvelles sans refaire toute la composition, pour en arriver enfin à la mise au carreau qui facilite le report sur la toile, elle-même quadrillée. Ingres précisait combien il ne fallait pas négliger la phase de documentation : « Dessiner ne veut pas dire simplement reproduire des contours, le dessin ne consiste pas simplement dans le trait ; le dessin c’est encore l’expression, la forme intérieure, le plan, le modelé. » Multipliant les recherches de poses ou de détails, Hippolyte Flandrin atteint une maîtrise technique dans la veine du maître. Ses portraits des débuts, tels le Portrait de Madame Oudiné, axé sur la vérité psychologique du modèle – son premier succès de portraitiste au Salon de 1840 –, laissent peu à peu la place à une touche plus poétique, à un clair-obscur adouci, annonçant Fantin-Latour.
LYON, Musée des Beaux-Arts, jusqu’au 29 août.
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Hippolyte Flandrin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Hippolyte Flandrin