Résolument figurative, Henriette Gröll (1906-1996), avec une tranquille assurance, a voué sa vie à la peinture. Loin des modes et des courants, elle sut toujours se préserver de l’ascendant de ses pairs.
Née à Grenoble, la petite fille grandit au milieu des natures mortes peintes par sa grand-mère. Médecin, son père lui fait partager son goût pour le dessin et le portrait. Alors qu’elle n’a que seize ans et un tempérament artistique déjà bien affirmé, encouragée par Andry-Farcy, directeur du musée de Grenoble, elle expose des toiles et des pastels dans une galerie de sa ville natale. L’année suivante, telle une bouteille à la mer, Henriette Gröll tente un premier envoi au Salon d’automne de Paris. Sa toile Au Soleil est accrochée dans la rotonde d’honneur du Grand Palais aux côtés de celles d’Henri Matisse et de Pierre Bonnard.
Un long parcours de soixante-dix ans de dessin et de peinture débute alors, entre Paris où elle s’installe avec son mari, Pierre Dalloz, collaborateur de l’architecte Auguste Perret, et le Dauphiné où elle revient peindre chaque été. Exigeante, Henriette Gröll engage toute sa force de femme et d’artiste dans un désir irrépressible de donner corps à « ce besoin bien mystérieux de garder une émotion qui passe, d’arrêter le temps, le côté fugace de la vie ».
Portraitiste d’une belle sensualité, sans doute est-ce cependant dans ses natures mortes qu’elle nous fait entendre sa note la plus élevée.
« Henriette Gröll : œuvres de maturité », musée de l’ancien évêché, 2, rue Très-Cloîtres, Grenoble (38), tél. 04 76 03 15 25, jusqu’au 11 mai.
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Henriette Gröll
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°591 du 1 mai 2007, avec le titre suivant : Henriette Gröll