Au Chat noir, dans les années 1880, Henri Rivière (1864-1951) est le créateur du théâtre d’ombres qui fait la réputation du cabaret montmartrois. Il y donne de véritables petits chefs-d’œuvre, soit plus de quarante pièces, avec silhouettes et décors qu’il découpe dans des plaques de zinc.
Il se passionne pour le travail de la couleur et les estampes japonaises, qu’il collectionne, celles d’Hokusai et d’Hiroshige. Il se lance dans la gravure sur bois en couleurs selon la technique japonaise, procédant lui-même à toutes les étapes de réalisation. Ses Trente-six vues de la tour Eiffel rendent un hommage appuyé aux Trente-six vues du mont Fuji d’Hokusai, avec vues en plongée, aplats de couleurs et cadrages découpés. Il s’impose dans ce domaine jusqu’en 1916, date à laquelle il décide de mettre fin à sa carrière de peintre graveur pour se consacrer à l’aquarelle.
De 1881 à 1916, Rivière le Parisien a le coup de foudre pour la Bretagne. Il séjourne à Perros-Guirec, Longuivy et bien sûr Pont-Aven, puisant son inspiration dans les paysages bretons. Il tire de cette période deux séries magistrales, les plus japonisantes de son œuvre, Études de vagues et Paysages bretons, véritables chefs-d’œuvre xylographiques dont Rivière est le rénovateur. Sa production foisonnante d’aquarelles destinée à un large public est de facture moins libre que ses gravures. Commencée en 1890, elle s’est faite au fil de ses pérégrinations en France et constitue en quelque sorte le fil conducteur de sa carrière.
Cette belle rétrospective du Musée de Saint-Brieuc, réalisée dans le cadre de l’Année Bretagne-Japon, déroule la carrière d’un artiste singulier en marge des courants artistiques et aborde une œuvre délicate et légère dans toute la diversité de ses moyens d’expression : gravures sur bois, lithographies, eaux-fortes et aquarelles inédites.
Musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc, Cour Francis Renard, rue des Lycéens-Martyrs, Saint-Brieuc (22), tél. 02 96 62 55 20.
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Henri Rivière, la Bretagne du levant
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°645 du 1 avril 2012, avec le titre suivant : Henri Rivière, la Bretagne du levant