Henri IV : récit sans fin d’un premier sang

Le récit de la vie et de l’héritage du souverain sont illustrés par quelque cinquante œuvres, dont certaines restaurées spécialement pour l’occasion, venues pour la plupart des réserves de la collection de Versailles. Homme de deux religions, figure de guerre autant que de prospérité, souverain assassiné : le premier Bourbon à monter sur le trône de France est le sujet d’une histoire riche et complexe. Les commissaires ont choisi de scinder en deux le parcours de l’exposition. Dans une première partie, la jeunesse et la conquête du pouvoir par Henri IV sont narrées par une suite de portraits familiaux et de scènes d’histoire. Cette section culmine avec Le Bal des noces du duc de Joyeuse (1581-1582), une majestueuse huile sur toile de l’école française – dont la miniature est accrochée au Louvre – présentée dans son format original (1,25 x 1,88 m). La seconde partie de l’exposition donne à voir la postérité de l’image du monarque. D’abord récupérée par ses successeurs Louis XV et Louis XVI, la figure positive du « bon roi Henri » va par la suite faire l’objet d’appropriations par l’Empire, la Restauration et la monarchie de Juillet. Synthèse de ce mouvement et pièce majeure de l’exposition, la réduction autographe du « cavalier du pont neuf » ancre sans retour dans l’esprit du spectateur l’atemporalité de ce roi fait icône.