« Aujourd’hui, je crois vraiment que la photographie se doit d’éclaircir – et éclairer – les choses et les êtres.» Attester d’une appartenance au monde, mesurer les enjeux de la représentation sont deux des principales préoccupations de Pascal Hausherr. Ses larges photographies couleurs constituent les témoignages d’une déambulation affective où l’autre, l’être aimé, sert à la fois de modèle et de prétexte pour présenter le réel. Chez Pascal Hausherr nul désir de produire une dénonciation virulente du monde. Son propos est bien plus subtil. En organisant sa propre représentation, en produisant des images de situations précaires où le temps semble comme suspendu, mis en exergue de toute narration, il oriente notre regard vers une image sans mémoire, une image qui ne fait qu’attester d’une présence, celle de deux corps plongés dans les plis du quotidien. L’intime, ici, est écrasé, compressé, réduit au rang d’anecdote tant la composition, les effets de lumière, chaque objet, ne sert qu’à démontrer combien le monde se déploie toujours dans la fulgurance d’instants éphémères. Le travail de Pascal Hausherr est bien un essai pour reconquérir l’espace qui nous est commun, l’espace à partir duquel il est possible d’engager un dialogue avec l’autre, tous les autres. Intituler une exposition « Aimez-nous ! » n’est pas chose courante de nos jours. Il n’est pas dans les habitudes des artistes d’apostropher ainsi le public. Pascal Hausherr est de ces artistes qui ont choisi de restaurer, afin d’apaiser à jamais la conscience humaine, ce qu’il y a de plus extraordinaire, d’énigmatique et de vague dans notre monde : l’embrasement de l’existence face à la plénitude de l’autre, qu’il soit aimé ou haï.
PARIS, galerie Florence Arnaud, jusqu’au 15 janvier.
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Hausherr dans les plis du quotidien
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Hausherr dans les plis du quotidien