Après avoir tissé des liens avec les fondations Maeght et Giacometti, la Fondation Hélène & Édouard Leclerc invite la Fondation Hartung-Bergman a exposer Hans Hartung dans le Finistère.
Près de Brest, il n’a pas été question de présenter une rétrospective de l’artiste – ce qui devrait être fait prochainement au Centre Pompidou –, mais une monographie qui balaie la carrière du peintre allemand, né à Leipzig en 1904 et décédé en 1989 à Antibes, dans le sud de la France – après avoir obtenu en 1946 la nationalité française. Couvrant la période 1935-1989, l’accrochage, composé en majeure partie des prêts de la fondation antiboise, est chronologique. Si ce choix reste pertinent, il met en lumière les manques de l’exposition, notamment concernant la période 1940-1957 dont la fondation possède peu d’œuvres et représentée par seulement deux huiles sur toile venues de la Fondation Gandur. Surtout, il n’évite pas les lourdeurs : ainsi le rapprochement de certaines toiles, dont T1975-H39, 71975-K17 et T1975-K19 dans la section « Un lyrisme exploratoire et jubilatoire », ramène-t-il Hartung dans l’ornière décorative qui lui fut si souvent reprochée. C’est dommage, car l’exposition rappelle, par le prêt de certaines œuvres, qu’Hartung fut un précurseur et un chercheur. Dessin au trait mal assuré sur un fond peint, T1938-3 annonce dès 1938 les recherches de Cy Twombly ; quant à T1961-8, gouache et pastel sur panneau d’Isorel de 1938, elle montre qu’Hartung savait se libérer de la belle facture et du beau geste pour conduire ses propres recherches qui le menèrent aux griffures et aux sprays.
Cependant, la bonne idée de l’exposition réside dans trois salles annexes disposées à trois moments du parcours. Xavier Douroux, commissaire de l’exposition, y a accroché dix-sept autres artistes, peintres historiquement rattachés au courant de l’Abstraction lyrique ou grands noms de l’abstraction internationale. Cette sélection ne correspond à aucun critère historique, si ce n’est la volonté du commissaire de provoquer des rapprochements et de générer une filiation dont Hartung serait, en quelque sorte, le héros. Si cela se défend pour certains « lyriques », à l’instar de Schneider, Mathieu, Degottex, y compris Cy Twombly et Wool, la présence de Polke ou de Jaffe est, en revanche, plus discutable. En tout cas, cela fait débat, ce qui n’est pas le moindre mérite de cet accrochage.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Hartung, entre bonnes idées et lourdeurs
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Fondation pour la culture Hélène & Édouard Leclerc, aux Capucins, Landerneau (29), www.fonds-culturel-leclerc.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°698 du 1 février 2017, avec le titre suivant : Hartung, entre bonnes idées et lourdeurs