Si Guido Guidi était jusque-là inconnu en France – les travaux de Gabriele Basilico (1944-2013) et de Luigi Ghirri (1943-1992) sur le paysage urbain l’ayant éclipsé des cimaises –, il devrait désormais être référencé à leurs côtés.
Ses images noir et blanc ou en couleurs ouvrent à travers leur apparente banalité, simplicité, à un langage photographique singulier, pétri de cultures visuelles (à l’instar de Michelangelo Antonioni avec lequel il dialogua), pensé aussi et construit de manière à rendre visibles, sensibles, des lieux, des espaces, des détails « qui défient les lois de la représentation, tel l’espace situé entre la perception et l’interprétation », pour reprendre les termes d’Agnès Sire, commissaire de l’exposition, dans Veramente (éditions Mack). Né en 1941 à Cesena en Émilie-Romagne, Guidi a suivi comme Basilico une formation d’architecte, et comme lui a vu la transformation urbaine des villes italiennes. Mais, à la différence de ce dernier, Guidi explore les espaces où il a vécu, travaillé, circulé, s’intéresse à l’entre-deux, à la marge, aux pièces du mobilier urbain ou aux constructions de second rang (poteau électrique, arrêt de bus, mur taché de cité, d’usine…). Il tourne le dos au centre historique, s’intéresse au détail qui peut suggérer et au tirage qui apporte du velouté, de la patine, de la douceur à l’aridité du décor. Le regard est affectueux. Il s’inscrit dans le prolongement des artistes de la Renaissance, de Walker Evans également, et dans une intériorité qui interroge autant qu’elle subjugue.
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Guido Guidi dans l’espace incertain
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°666 du 1 mars 2014, avec le titre suivant : Guido Guidi dans l’espace incertain