Lauréate du prix Duchamp en 2002, Dominique Gonzalez-Foerster a choisi, pour son exposition à l’Arc, de présenter un ensemble de pièces singulières qui témoignent de ses expériences plurielles…
En presque vingt ans, le vocabulaire de Dominique Gonzalez-Foerster s’est parfois déplacé, cultivant
volontiers la tangente. Est demeurée cette propension affûtée à multiplier les terrains et les espaces de jeu. Demeurée encore une pratique gourmande de sensations : sensation de paysage, sensation de cinéma, sensation d’art, par lesquelles elle aime qualifier ses environnements.
Une œuvre éparpillée
L’aventure expérimentale se met en place dès la fin des années 1980, dans la brillante marmite des Beaux-Arts de Grenoble. Aux côtés de Pierre Huyghe, Philippe Parreno, Pierre Joseph ou Bernard Joisten, la jeune femme exerce très vite son goût de la collaboration et du cinéma dont la petite famille explore intensément la grammaire. Une matière première décisive pour cette génération qui s’apprête à dominer les années 1990 sur la jeune scène artistique française.
La jeune femme installe ses premières Chambres, environnements intimes déclinés en atmosphères cinématographiques et chromatiques. L’objet est déjà congédié, au profit d’environnements à ressentir, à partager ou à activer.
Mais la surface d’exploration se fait bientôt trop courte. Dominique Gonzalez-Foerster voyage aux quatre coins du monde, filme, photographie, cherche, ne cesse de remettre en jeu son vocabulaire et sa pratique. Tout est activable, tout est expérimentable, tout est sujet à de nouvelles complicités. Les espaces deviennent instables, lointains. Parfois même cosmiques. Ici un jardin venu d’ailleurs infiltré à la Documenta en 2002, là une scénographie de concert, une maison à Tokyo, là encore un Exotourisme, onctueux voyage intergalactique projeté sur grand écran, imaginé pour le prix Marcel Duchamp qu’elle rafle en 2002.
Ces derniers temps, Dominique Gonzalez-Foerster accentue son indépendance en même temps que ses collaborations se multiplient et changent de nature. Après Leccia, Tiravanija, Parreno ou Huyghe, c’est donc au tour de Christophe, Bashung ou du styliste Nicolas Ghesquière d’entrer dans la danse. « Tout ce qui m’éparpille me resserre », assure-t-elle. Désormais c’est hors champ qu’elle va chercher ses alter ego pour mieux réincorporer son affaire dans le laboratoire de l’exposition.
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Gonzalez-Foerster… l’échappée belle à Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°589 du 1 mars 2007, avec le titre suivant : Gonzalez-Foerster… l’échappée belle à Paris