Sur la petite place de Parçay-les-Pins, dans le Maine-et-Loire, se dresse la fierté de la commune : le musée consacré au sculpteur Jules Desbois, né dans une maison juste en face, qui fut à Paris le collaborateur et l’ami d’Auguste Rodin.
Son œuvre a inspiré l’artiste contemporaine Gisèle Bonin, qui y présente une vingtaine de dessins. Ils ont en commun ce travail sur le corps et ses mouvements qui laissent deviner la tension des muscles et la saillie des os sous une peau tour à tour fripée, lisse ou granuleuse : quand l’un le révèle dans le cube de marbre, l’autre le fait apparaître sur la feuille de papier, comme on le ferait pour une photographie. Pour l’occasion, la dessinatrice a créé deux nouvelles séries en s’intéressant de près au Sisyphe (1908) et à L’Hiver (1904) du sculpteur. De chacune des œuvres, elle a isolé un fragment, révélant un autre motif dans cette nouvelle perspective. Comme les bras du premier, figés dans une extension spectaculaire, retenant une lourde pierre d’un côté et s’accrochant désespérément à la montagne de l’autre, reproduits par sérigraphie sur des laies de coton. De L’Hiver, ce vieil homme courbé de froid, Gisèle Bonin a retenu le dos dessiné par trois fois au crayon blanc sur papier gris, échangeant les tons comme sur un négatif photo – on en revient toujours à la photographie. Sur ce triptyque, l’ondulation de la musculature et la crevasse de la colonne vertébrale ne forment plus qu’un paysage que l’œil réinvente : cascade, canyon ou stalactites enchevêtrées ?
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Gisèle Bonin
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €« Lombes. Gisèle Bonin », Musée Jules-Desbois, 1, place Jules-Desbois, Parçay-les-Pins (49), tél. 02 41 82 68 11.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°672 du 1 octobre 2014, avec le titre suivant : Gisèle Bonin