Trop peu connu, Joseph Girault de Prangey mérite d’avoir célébrité et reconnaissance pour ses travaux, pionniers à son époque.
Ceux-ci constituent une source précieuse de données historiques et artistiques sur la culture hispano-mauresque. Botaniste, archéologue, écrivain, éditeur, il excelle en tout, mais il est surtout un brillant dessinateur et un photographe averti. Aventurier, orientaliste, esthète, il nourrit sa passion pour la Méditerranée et le Proche-Orient en faisant des voyages longs de plusieurs années. Son domaine s’étend de Séville à Philae, en passant par Athènes et Damas. Outre ses gouaches et aquarelles d’une extrême finesse, il réalise plus d’un millier de daguerréotypes qui témoignent des richesses patrimoniales des régions visitées, comme à Constantinople et Baalbek. Son sens du cadrage et sa compréhension de l’architecture arabe font de ces vues des documents de référence, désormais très recherchés. Revenu sur ses terres, Girault de Prangey exploite les nombreux souvenirs de ses expéditions et a un rôle local important. Il s’aménage une demeure de style turco-égyptien au milieu d’un jardin exotique. Après sa mort, le lieu se dégrade vite, puis il est laissé à l’abandon. Ses collections sont en partie dispersées. À la suite de recherches récentes, beaucoup de ses œuvres ont été retrouvées et restaurées. Moulages, lithographies, peintures, autres types de photos, ces pièces présentées pour la première fois enrichissent la connaissance que l’on avait de ce personnage original.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : Girault de Prangey, voyageur aux mille savoirs