Peintre à contre-courant des tendances, au discours engagé et à la personnalité tourmentée, Gérard Gasiorowski (1930-1986) incarne avec panache la figure de l’artiste maudit.
Fait de ruptures et de recommencements, son parcours déroute : à peine sorti de l’École des arts appliqués, il arrête brutalement de peindre, se sentant incapable de s’inscrire dans la lignée de ses maîtres. Il ne reprend les pinceaux qu’en 1964 et s’impose rapidement comme un peintre en vue de l’hyperréalisme. En 1970, nouvelle rupture, il abandonne ses compositions léchées et réalise des œuvres très matiéristes, violemment colorées, à l’encontre du goût de l’époque. Cette série baptisée Les Croûtes inaugure une peinture de rébellion qui l’engage dans un travail acharné de relecture critique de l’histoire de l’art.
Virulent contempteur du monde de l’art, l’artiste se réapproprie les archétypes de la peinture pour questionner son médium. Il multiplie les séries, interrogeant ici les icônes de la modernité, rendant ailleurs hommage à ses figures tutélaires, comme dans Les Stances, gigantesque projet dans lequel il convoque les artistes de son panthéon, depuis la grotte de Lascaux jusqu’à Giacometti.
Ami proche, galeriste et exécuteur testamentaire de Gasiorowski, Adrien Maeght organise cet été la première rétrospective de l’artiste dans sa fondation. Cette exposition très attendue présente des œuvres inédites ou rarement présentées, en connivence avec des pièces de la collection l’ayant influencé dont, bien sûr, L’Homme qui marche, sculpture que le peintre considérait comme un autoportrait.
Fondation Maeght, 623, rue des Gardettes, Saint-Paul-de-Vence (06), www.fondation-maeght.com
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Gérard Gasiorowski : génial iconoclaste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Gérard Gasiorowski : génial iconoclaste