Le constat est évident, mais seuls les mots de Baudelaire lui donnent son vrai sens. L’homme libre chérira toujours la mer ! Adoptons le jeu des rimes pour capter les vents de cette exposition organisée dans le cadre de Dunkerque 2013, Capitale régionale de la culture.
Naufrage, abordage et esclavage, voici le premier pôle, appelé « La Tragédie ». C’est le côté sombre des flots, quand la tempête brise les navires et le commerce triangulaire, les libertés. Étendue sur le sol, bleue de ses remous et blanche de son écume, une grande toile de Valérie Favre aux dimensions exactement semblables à celles du tableau de Géricault évoque l’infortuné Radeau de la Méduse, mais nulle présence humaine à la dérive. « Les peuples marins ont du caprice sinon de la folie dans l’âme », disait André Suarès. Autres rimes, nouveaux horizons. Voici le second pôle, nommé « L’Élégie ». Tout voyage implique un rivage à venir. L’appel pressant du large pousse l’aventurier vers l’Orient lumineux. Isabey en peignant Le Port de Dunkerque (1831) pare de soleil méditerranéen les murailles ternes et les voiles grises. Porté par La Vague de Courbet, le visiteur navigue sur l’immensité des flots et aborde les identités exotiques. Son périple résonne du grondement du ressac africain et de la mélodie des chants maoris. Des côtes de la Manche où flotte la gloire de Jean Bart aux îles océaniennes où une carte « à baguettes » permet « la lecture de la houle », ce parcours se fait en dix escales. Autant d’ancrages dans les traîtrises et les séductions de la mer.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Gagner les hautes eaux
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Musée des beaux-arts de Dunkerque, place du Général-de-Gaulle, Dunkerque (59), www.musees-dunkerque.eu
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°664 du 1 janvier 2014, avec le titre suivant : Gagner les hautes eaux