L’école abstraite de Dresde prend depuis trois ans ses marques sur le marché. Rappelons que c’est un artiste de Dresde, Thomas Scheibitz, qui avait été sélectionné pour codiriger le pavillon allemand à la dernière Biennale de Venise. Formé à cette académie, Nitsche (né en 1964) navigue à mi-chemin entre l’abstraction géométrique et la peinture gestuelle.
Formés de surfaces lisses et de lignes anguleuses, les tableaux de Nitsche heurtent les points de vue par une superposition de plans. Il résulte de ce télescopage un sentiment de dérive contrôlée.
Alors que les tableaux exposés en 2002 par Nathalie Obadia favorisaient les tonalités taupe, voire passées, sa palette s’est depuis acidulée. Les contrastes de couleurs, du vert d’eau au rose chewing-gum, n’en sont que plus tranchants. Cet univers semble a priori froid, calculé, proche des mondes informatiques ou des architectures utopistes. Mais cette glaciation est atténuée par le rythme syncopé de la (dé)composition et la virtuosité du peintre. Il n’est d’ailleurs pas anodin que l’artiste peigne en écoutant de la musique rock.
À l’inverse de certains de ses pairs gagnés par le gigantisme, Nitsche explore aussi les petits formats. L’exposition s’attache d’ailleurs aux toiles de petite dimension réalisées depuis deux ans. Condenser un univers, une respiration et une gestuelle n’est pas chose aisée.
Mission pourtant réussie face à ces bijoux de concentration pure.
Frank Nitsche, galerie Nathalie Obadia, 3, rue du Cloître-Saint-Merri, 75004 Paris, tél. : 01 42 74 67 68, jusqu’au 13 mai 2006.
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Frank Nitsche
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°579 du 1 avril 2006, avec le titre suivant : Frank Nitsche