Qui a dit qu’il n’y avait plus de peinture ? Qu’il n’y avait plus de groupe d’artistes partageant une aventure esthétique commune ? Que l’époque des manifestes était révolue ? Ce n’est pas le cas, semble-t-il, de cette dizaine d’artistes qui se sont regroupés sous l’autorité critique de Susan Condé et d’Henri-François Debailleux en cosignant un « manifeste fractaliste ». Si l’on peut s’interroger sur leurs intentions quand ils déclarent affirmer avec leurs œuvres « le paradigme de la complexité chaotique-fractale », force est de reconnaître qu’ils partagent plastiquement des préoccupations communes. Par-delà cette exagération verbale, leurs travaux se présentent comme des peintures abstraites qui prétendent abandonner « la rationalité euclidienne » et qui « se manifestent au travers d’univers où abondent les formes aléatoires et proliférantes ». Pour tout dire, rien de franchement vraiment nouveau, si ce n’est cette façon de revendiquer d’être à l’écho des théories à la mode sur la catastrophe, la complexité et la fractalisation, telles qu’elles sont développées ici et là par les scientifiques, les physiciens, les sociologues, etc... En fait, l’esthétique fractale en question n’est autre que l’illustration picturale – quand bien même elle en appelle parfois aux technologies nouvelles – d’un effet d’époque qui joue de la collusion des repères et des échelles, du choc du singulier et du pluriel, du raccourci du local et du global, le tout porté par le concept de prolifération. À ces jeux-là, il y a quelques réussites comme les œuvres de Miguel Chevalier, Pascal Dombis et Nancy Lorentz notamment.
La Seyne-sur-Mer, Villa Tamaris, jusqu’au 31 mai.
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Fractal ? Vous avez dit fractal ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°505 du 1 avril 1999, avec le titre suivant : Fractal ? Vous avez dit fractal ?